Pour cette dernière soirée parisienne des Nuits de l'Alligator, l'affiche propose trois groupes aux accents différents.
Tout d'abord, Horse Feathers est un trio emmené par Justin Ringle à la guitare-voix, accompagné d'un violoniste et d'une violoncelliste. En provenance de Portland, comme le prouve le look de Justin, barbe et chemise à carreaux, ils distillent une Folk posée, équilibrée. Les trois voix se mêlent, à des mélodies douces, teintées de mélancolie. Le public les écoute, hypnotisé, assis, seuls les quelques photographes sont debout. L'ensemble est très agréable à l'écoute et rappelle des ambiances comme Songs : Ohia sait en créer. Leur set se termine en finesse, avec des sourires charmés sur les lèvres de la salle.
Entrée en scène de Elliott Brood que l'on avait découvert lors du Fargo Festivals il y a quelques mois. Les canadiens, eux aussi un trio, sont visiblement très heureux de revenir en France et cela se ressent par leur contact avec le public, avec qui ils échangent beaucoup entre les morceaux.
Casey Laforet, chanteur-guitariste, utilise toujours une bass pedal ce qui le rend extrêmement mobile sur sa chaise, il est tout en contorsions, affichant une exubérance de mimiques. Mark Sasso semble lui aussi s'être déridé et s'adresse volontiers au public lorsqu'il troque sa guitare pour le banjo ou le ukulélé. Stephen Pitkin, batteur de son état est, quant à lui, plus stoïque mais affiche un sourire radieux.
Les musiciens enchaînent leurs titres, "The Bridge", Folk-Rock efficace et entraînant, "Fingers and Tongues" et le tubesque "Write it all Down for You". Malgré un incident de corde cassée puis de chaise cassée, le groupe terminera en beauté, soutenu dans cette adversité comique par un public conquis.
Après un changement de plateau un peu long, c'est en trio (décidément !) que War on Drugs prend possession du plateau. OVNI annoncé au programme de ce festival, c'est par une entrée en matière assez brouillonne que le set débute. La voix à trop de réverbération, le chanteur commence faux, sa guitare 12 cordes est désaccordée, la batterie étouffe carrément les autres instruments, étrange résultat.
Le propos semble intéressant mais l'exécution laisse clairement à désirer. La musique est narcotique et laisse comprendre les buts de leur guerre. Peu de choses à dire sur ce concert tant le résultat est ennuyeux et confus, d'ailleurs la salle se vide petit à petit. En revanche, ne voulant pas rester sur ma fin (ma faim aussi) une écoute de leurs titres, sur leur page Myspace, m'a clairement convaincu du projet. A croire que ce n'était pas la soirée pour découvrir ce groupe. |