Texte de Roland Dubillard mis en scène par Frank Hoffmann avec Denis Lavant, Maria Machado, Samuel Mercer et Nèle Lavant
Un jeune couple dans une maison au bord de la mer. Ils attendent des locataires. Ceux-ci arrivent enfin avec une valise débordante de fils électriques. Tout est prêt à exploser.
Dans "Les Crabes", écrit en 1971, l'écriture de Roland Dubillard flirte encore un peu plus avec l'absurde que dans ses autres textes.
Il y ajoute également une part de noirceur qui peut faire penser à Guy Foissy ou Edward Bond pour ce jeu de massacre jubilatoire dont personne ne sortira indemne et qui fait écho à la violence ordinaire de la société contemporaine et à ses menaces environnementales.
Traversée de répliques géniales, la pièce au ton à la fois clownesque et angoissant se perd néanmoins par une surenchère verbale et de violence qui tourne un peu à vide.
Elle offre néanmoins le plaisir de voir Denis Lavant qui se régale de son rôle cynique et cinglant, d'apprécier le ton caustique et le flegme de Maria Machado, excellente.
Enfin, elle permet de découvrir le prometteur Samuel Mercer ainsi que les premiers pas de Nèle Lavant sur scène.
Mis en scène avec brio par Frank Hoffmann, "Les Crabes" est une expérience parfois confuse ou déconcertante mais à coup sûr originale pour peu qu'on rentre dans ce délire géant.
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