Non, ce disque ne s’adresse pas uniquement aux philatélistes ou aux amateurs du basson mais à tous ceux qui aiment la musique. Mais le choix, pertinent, du nom en indique clairement la tonalité principale. Tout ou presque dans ce disque sera question de timbres.
Sans se lancer dans des débats stériles et de spécialistes, le fait que Marie Boichard joue sur basson français (re)donne à ces morceaux toutes leurs couleurs. Parce que le répertoire joué ici, constitué d’œuvres commandées par le Conservatoire de Paris aux compositeurs de l'époque est français (Pierre-Max Dubois, Marcel Bitsch, Jacques Ibert, Henri Büsser, René Duclos, Alain Bernaud) et gagne à être joué sur système français. Pour les atmosphères, les expressions et le timbre justement. Un répertoire méconnu du grand public (euphémisme), il faudra quand même réhabiliter ces compositeurs, mais loin d’être anecdotiques musicalement.
En jouant avec esprit, avec caractère, avec virtuosité, avec une rondeur dans le son, une belle densité dans les registres graves et médiums, des aigus éclatants, en ne lésinant pas sur le jeu, les dynamiques Marie Boichard se montre une belle ambassadrice de ce répertoire.
Il faut également témoigner de notre reconnaissance au label Klarthe Records pour permettre à de jeunes bassonistes talentueux (rappelons le superbe enregistrement de Julien Hardy avec le pianiste Simon Zaoui) de faire rayonner leur instrument.
L'été approche et avec lui la pénurie de sorties en tout genre mais d'ici là, on fait le plein !.
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