On n'aura peut-être jamais autant entendu parler des Gorky's Zygotic Mynci que depuis que son leader a commencé sa carrière solo, voilà 3 ans et déjà, quatre albums dont ce tout nouveau, Cheer Gone. Le tout sous le nom plus sobre que son ancien groupe mais toujours aussi improbable de Euros Childs.
Sobre et improbable, voilà qui résume bien la musique de cet étonnant Gallois. Piano, guitares acoustiques et banjo sont de la fête et si les ballades de Euros Childs ont parfois un faux air de country, c'est peut-être parce qu'il a quitté son Pays de Galles natal pour aller à la rencontre de Marc Nevers, producteur de Lambchop, en allant enregistrer ce Cheer Gone à Nashville.
Pas de panique cependant, banjo et Nashville ne pourraient suffir à vous dissuader d'écouter ce disque quand on connaît les talents de l'auteur autant que ceux du producteur.
Et effectivement, on ne peut que se laisser porter pas les mélodies douces et surprenantes dont Euros Childs a le secret. Entre le mysticisme de "Farm hand murder" noir comme du Willard Grant Conspiracy et l'insouciance ludique de "Sing song song", sorte de folk traditionnel, la palette de Euros Childs est large.
Et il n'hésite pas à essayer les mélanges les plus étonnants, comme sur "O ein dear", chanté a priori (je ne suis pas expert en langues) dans son gallois maternel et rappelant le Dead Can Dance voire même Sigur Rós, sur "Medicine head" et sa lente progression qui vous plonge dans un certain bien-être.
Le succès n'aura malheureusement jamais consacré les Gorky's Zygotic Mynci et il y a peu de chance qu'Euros Childs réussisse davantage à conquérir un large public. Néanmoins, cet ovni gallois poursuit son chemin et je vous souhaite de le croiser, tôt ou tard ! |